B.A.-BA
Le·a médiateur·trice idéal·e du LMAC

À partir des propos recueillis auprès des membres du réseau, nous avons pu constituer le portrait robot du·de la médiateur·rice idéal·e.

Valeurs essentielles : l'échange et la transmission
Qualités requises : adaptation, curiosité, ouverture, lâcher-prise, bienveillance, sollicitude, écoute
Compétences de terrain : partager, décoder, donner des clés, participation
  • L'art d'accueillir : considérer l'accueil comme une véritable prise en charge : on va passer ce temps ensemble, ce temps est à nous maintenant.
  • Entretenir un bon relationnel : il faut quand même aimer un peu les gens (peut-être même plus que l'art !) pour faire ce métier. Le savoir-faire relationnel repose sur un plaisir à transmettre et trouver de la satisfaction à s'adapter à un public.
  • Posséder un 6ème sens : essayer de saisir pourquoi la personne est venue voir des œuvres (forcée ? De passage?  Un ouï-dire ? Une habitude ?). Qui est en face de nous aujourd'hui ? C'est ce qui permet a minima un bon échange humain. Faire confiance à son 6ème sens pour adapter sa posture et son discours au type de public.
  • Savoir tendre l'oreille : écouter ce que disent les visiteurs, qu'ils soient jeunes, vieux, habitués, novices, amateurs ou détracteurs… L'écoute est la base de tout échange. Être à l'écoute du visiteur, se mettre à la bonne hauteur physique et intellectuelle, savoir jauger le visiteur, le mettre à l'aise sur ses connaissances. Dans l'idéal, le médiateur doit moins parler que le visiteur, il doit trouver les bonnes questions, les bonnes phrases qui vont amener le visiteur à s'exprimer sur l'œuvre et à trouver lui-même des réponses. Rebondir sur la parole du public, quelque soit son âge et même si ça nous fait bifurquer de notre trame initiale.
  • Parler et faire parler : la médiation est avant tout un dialogue. Ce n'est en aucun cas imposer un discours à l'autre mais l'aider à s'interroger sur l'œuvre en fonction de ses connaissances, de son parcours et de son vécu. Partir de ce qu'on voit et ressent. La médiation induit la capacité à redonner la parole au public. Le médiateur recueille les impressions du public et l'invite à faire des liens avec ses propres références. C'est donc au public d'interpréter l'œuvre selon sa propre subjectivité. Le médiateur, dans un deuxième temps, replacera l'œuvre dans son contexte et complètera la médiation avec des éléments sur la démarche de l'artiste.
  • Ouvert à l'émotion : il n'y a pas de mauvaise réponse face à une œuvre. Faire confiance à l'émotion, la laisser s'exprimer. Le sourire, ça va de soi ! Le respect de toute personne sur un même pied d'égalité, puis donc s'adapter à l'interlocuteur avec humilité et pointe d'humour si c'est approprié.
  • Une adaptabilité à toutes épreuves : il faut des bases, mais ensuite tout dépend des situations et des actions mises en place, il n'y a pas d'homogénéité dans les pratiques.
  • Être accessible : bien connaitre le profil de son groupe avant une visite (nombre, âge, provenance, habitués ou non, degrés de handicap si c'est le cas). Savoir à qui on s'adresse.
  • Le sens de l'humour : ne pas se prendre trop au sérieux (l'espace d'exposition l'est déjà suffisamment), s'autoriser des blagues, avoir de l'autodérision.
  • Un peu de lâcher-prise : regarder, se laisser aller, se faire confiance. Toujours rester accessible. Avoir plein d'outils dans sa besace et ne pas s'en servir. N'utiliser en priorité que des outils amenés par le public.