Trucs et astuces
À la volée, quelques bons tuyaux de nos membres pour les débutant·e·s !
PETIT PRÉAMBULE
Le·la médiateur·rice est un intermédiaire entre les œuvres et le public. Son rôle est d'animer une conversation autour d'une œuvre en faisant vivre les différents points de vue des visiteurs.
Il n'est pas là pour :
- transmettre de manière unilatérale et descendante un savoir
- assurer l'encadrement et surtout, la discipline du groupe
- promouvoir sa structure
- défendre son point de vue personnel
- répéter le discours de l'artiste ou celui de la structure
L'ACCUEIL DU GROUPE
- si possible, prévoir et anticiper les besoins du groupe (cf. assises pour publics empêchés, et/ou scolaires, tout petits, accompagnants, passage aux toilettes pour les petits et les personnes âgées, division en sous-groupes en collaboration avec le responsable)
- se présenter au référent et vérifier les infos pratiques (effectif, durée, impératifs, profil du groupe …)
- interroger le groupe lors de son arrivée, pour les cerner : pourquoi ils sont là ? permet de voir comment le groupe a été préparé, ce qui les motive, les intéresse, ce à quoi ils seront sensibles ou devront être sensibilisés…
- proposer aux visiteurs de poser leurs sacs et manteaux
- accueillir les visiteurs en expliquant très clairement les règles de visite et les objectifs (partage et écoute des idées de chacun), par exemple, lever la main pour que tout le monde identifie d'où vient l'idée. Dans tous les cas, indiquer d'un geste d'où vient la parole
- prévenir en cas d'œuvres "sensibles"/violentes
- lorsque l'on accueille un groupe : se présenter, interroger le groupe sur leur connaissance de là où ils sont puis présenter le lieu, l'espace, l'art contemporain, la nature de la médiation
- penser à proposer une visite libre avant de commencer la visite accompagnée si c'est judicieux par rapport aux espaces d'exposition. Demander aux visiteurs alors de garder leurs réflexions en tête, et donner rdv au groupe pour une mise en commun.
PENDANT LA VISITE
Postures du médiateur
- adapter le temps et le contenu en fonction du public en amont puis en cours de route
- vérifier que tout le monde nous entend
- placer sa voix
- avoir une posture ouverte (cf. éviter les mains dans les poches, bras croisés)
- se mettre face au groupe lors d'une médiation (ne jamais tourner le dos)
- se mettre à hauteur du public
- ne pas cacher l'œuvre lorsque l'on en parle
Expériences de l'œuvre
- se confronter aux œuvres physiquement (on peut en parler ailleurs, mais aller la “rencontrer”)
- penser à proposer plusieurs points de vue aux visiteurs : se baisser, se tourner, tourner autour...
- laisser du temps, du silence face à une œuvre
- faire asseoir les enfants dès que c'est possible
- face aux œuvres interactives, penser à la gestion du groupe (diviser le groupe en 2 si nécessaire pour que tout le monde accèdent à l'expérience)
Partage des points de vue
- inviter le groupe à se rassembler pour favoriser l'échange (Attention à l'utilisation de micro qui provoque l'effet contraire)
- partir des impressions des visiteurs, quitte à les citer, pour construire un dialogue qui leur ressemble, nourrir les échanges et avancer dans la lecture de l'œuvre
- laisser parler plutôt que parler
- veiller à ce que chaque visiteur ait la possibilité de s'exprimer
- la place du “je” : avoir conscience de son pouvoir lors de la prise de parole, et assumer sa subjectivité / fausse neutralité (différencier un constat d'un avis)
FIN DE LA VISITE
- laisser un temps pour partager l'expérience de la visite et pour les dernières questions
- demander quelle œuvre ils ont préféré ou le mot qu'ils ont retenu
- inviter le groupe à revenir de manière individuelle ou avec leur famille
- raccompagner le groupe jusqu'à la sortie
LES BONS TUYAUX
- on a le droit de dire "je ne sais pas"
- pour inciter le groupe à participer : “il n'y a pas de mauvaises réponses face aux œuvres d'art”
- retourner la question posée d'un visiteur au groupe
- si le groupe est trop bruyant, trop excité, attirer de nouveau l'attention en surprenant (baisser le son de sa voix, varier le volume et le rythme du flot de parole, s'arrêter de parler)
- changer de position
- demander au groupe de s'allonger
- retenir le nom des plus turbulents afin de les faire participer et canaliser leur énergie
- s'il y a des conversations parallèles “Tout ce que vous allez dire SUR l'EXPO nous intéresse, le reste attendra le retour en bus ou la récré”... “J'ai deux oreilles mais un seul cerveau pour comprendre ce qu'on me dit… Un seul intervenant à la fois !” “Vous avez tous des bonnes idées ; le tout est de pouvoir les entendre”
- si quelqu'un prend trop la parole, le lui signifier : "voyons voir ce que les autres en pensent… ?", “qui n'ai-je pas entendu ?”
- en cas de panne de réponses : jouer au jeu de “L'artiste aurait pu…” (suspendre l'œuvre au plafond, le peindre en vert, le faire en bois, présenter la maquette…. ce qui peut révéler la démarche)
- ne pas hésiter à faire des comparaisons avec des domaines de la culture populaire. Exemple : comparer les gains des artistes au gain des footballeurs, parler des artistes reconnus aujourd'hui qui ne l'étaient pas par leurs contemporains…
RELANCES
- toujours demander “Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?”
- éventuellement demander à quelqu'un d'autre de développer l'idée énoncée en premier lieu. “Vous avez entendu ? que veut-il dire par là ? qu'est-ce qui lui fait dire ça ?”)
- "êtes-vous d'accord ?”
- "qu'entend-on (que ressent-on ?) dans cette œuvre ?”
- "aimeriez-vous être dans le tableau ?”
- "qu'est-ce que vous ressentez ?”
- "à quoi ça vous fait penser ?”
- "qu'est-ce que vous changeriez dans cette oeuvre ?”