Médiation et handicaps

Adapter, pour une médiation inclusive

Le 11 Février 2005, une avancée colossale a été effectuée pour les personnes en situation de handicap (PSH). C'est à cette occasion qu'ont été débattus cinq points essentiels qui constituent le respect et la reconnaissance du handicap en France. 

"Constitue un handicap, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne, en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant.
Loi pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005. 

La loi handicap a joué un rôle important dans la mise en accessibilité des lieux publics. Avant 2005, de nombreux bâtiments ne disposaient pas d'équipements ou d'aménagements adaptés à l'accueil d'une personne à mobilité réduite. Cette obligation comprend l'aménagement des espaces et leurs abords extérieurs mais également la mise à disposition d'équipements adaptés. Les PSH doivent avoir accès aux mêmes services mais nécessitent toutefois une attention particulière, afin de comprendre les besoins spécifiques des personnes, à condition d'avoir défini au préalable  :

  • le niveau de handicap : déficience, incapacité, désavantage, handicap de naissance ou survenu au cours de la vie du fait de maladies, d'accidents, ou du au vieillissement naturel
  • le type : sensoriel (visuel, auditif), mental, moteur, psychique, cognitifs (dys...), autisme et autres situations de handicap comme les maladies invalidantes

Prendre en compte les situations de handicap implique de sortir de ses représentations et d'imaginer des dispositifs innovants et adaptés pour une médiation inclusive. Quels projets mettre en place ? Quels outils utiliser ? Quels contenus et quels supports adapter ? Comment promouvoir son offre ? Il est donc essentiel de se former à minima et d'associer les publics cibles dans cette réflexion lorsque c'est possible, ou de faire appel à des professionnels de chaque type de handicap pour répondre au mieux à la demande. Il est également possible de faire appel à des organismes-conseils qui pourront établir un diagnostic de l'établissement et ainsi faire des préconisations adaptées au projet. 

Adapter la médiation aux PSH est une obligation règlementaire mais également une opportunité d'offrir un cadre plus agréable pour l'ensemble des publics tels que les personnes âgées (la feuille de salle en gros caractères pour les déficients visuels est très appréciée par exemple) ou les femmes enceintes (éléments de confort tels que canne-siège ou assises). C'est aussi l'occasion de sensibiliser le public classique aux questions du handicap et d'enrichir la boîte à outils de médiation habituels en proposant des visites sous bandeau au public voyant ou en utilisant la langue des signes adaptée aux tout-petits par exemple, ou encore en réutilisant les documents simplifiés conçus pour les publics déficients mentaux avec les enfants de maternelle. Au-delà de nos structures, des dispositifs tel que Culture-Handicap et Dépendance sont proposés pour porter l'art et les artistes vers les publics dits empêchés.

Plus largement, la question du handicap doit traverser l'ensemble des services et ne pas se limiter à un macaron collé sur la porte d'entrée. Au-delà de l'accueil des publics, qu'en est-il de l'inclusion des artistes, des directeur·ice·s, des médiateur·rice·s, des chargé·e·s de communication, des régisseur·euse·s en situation de handicap dans les structures artistiques et culturelles ? Notre mission d'accueil et d'accompagnement de tous les publics nécessite de porter attention à l'autre. C'est la première étape d'un processus d'inclusion vers plus d'altérité et de sollicitude. 

BIBLIOGRAPHIE